Fedagrim réclame un cadre juridique stable et de la marge pour l'innovation
Agribex news - 06/12/2023
Fedagrim, organisateur de la biennale agricole AGRIBEX, a fait appel, le premier jour de la 72e édition du salon international de l'agriculture, de l'élevage, du jardin et des espaces verts, à une politique agricole plus réfléchie et plus propice à l'innovation. Devant de nombreux décideurs politiques, le président Johan Colpaert a dénoncé l'absence d'un cadre juridique solide et stable. Le nouveau projet de décret sur l'azote en Flandre est plus clair, mais l'incertitude est encore trop grande. La preuve en est, selon Johan Colpaert, que les exposants actifs dans le secteur de l'élevage, en particulier, ont renoncé en masse au salon de l'agriculture. "L'incertitude est trop grande, les investissements sont reportés parce qu'il n'y a pas de perspective, ou que ce n'est finalement pas assez clair", explique Johan Colpaert.
Fedagrim se montre résolument constructif. "Nous voyons clairement que notre secteur est capable de relever les défis. Mais il faut laisser la place à l'innovation", affirme Johan Colpaert. Le cadre dans lequel le secteur opère est souvent trop restrictif. Par exemple, les conditions expérimentales ne sont pas suffisamment transparentes. L'agriculture s'automatise de plus en plus vite, mais la politique ne suit pas. Il n'y a guère de place pour tester les robots et les tracteurs automoteurs. À cet égard, Fedagrim plaide en faveur de zones exemptes de réglementation pour la mise en œuvre de nouvelles technologies. En ce qui concerne les animaux également, Fedagrim tape sur un vieux clou. "Nous demandons depuis longtemps un règlement sur les étables expérimentales qui clarifie également les procédures de leur évaluation. Aujourd'hui, il n'existe aucun cadre pour mesurer et tester les nouvelles techniques. Comment pouvez-vous donc élaborer une véritable politique si vous ne disposez pas des bons chiffres ?
Fedagrim s'inquiète également du fait que les économies d'échelle dans l'agriculture soient invariablement considérées comme nuisibles. Pour Fedagrim, les économies d'échelle n'entraînent pas automatiquement une plus grande pression sur l'environnement. Les économies d'échelle permettent aux exploitations de se professionnaliser davantage et d'investir davantage dans les nouvelles technologies. Ce n'est pas en revenant à la vieille image romantique de l'agriculteur et de ses quelques animaux que l'on fera progresser l'agriculture, bien au contraire. Dans ce contexte, Fedagrim s'étonne que les exigences en matière de production domestique soient beaucoup plus élevées que dans les accords de libre-échange. Le président Colpaert ne voit pas d'inconvénient à ce que la barre soit placée haut, mais alors pour tous.
Fedagrim ne voit pas d'inconvénient à ce que le patronage du secteur agricole porte atteinte à la liberté de choix des agriculteurs. Le président Colpaert confirme que le secteur est prêt à atteindre les nouveaux objectifs, mais il souhaite que la politique laisse une marge de manœuvre à l'agriculteur concerné. "L'agriculture calendaire ne permettra pas nécessairement d'atteindre cet objectif. Expliquez clairement quels sont les critères, où se situe la limite et l'agriculteur s'orientera en conséquence. Mais faites-le à temps et bien à l'avance pour que l'agriculteur ait le temps d'adapter son exploitation en conséquence. Cela vaut également pour les nouveaux plans d'action en matière d'effluents d'élevage. D'ailleurs, dans ce contexte, la Belgique pourrait parfaitement jouer son rôle d'innovateur avec un secteur chimique et agricole fort dans le domaine des engrais. Notre pays peut être un précurseur dans l'autorisation de Renure, où nous remplaçons les engrais artificiels, basés sur les combustibles fossiles, par de nouvelles substances de haute qualité, basées sur le fumier animal. Nous pensons qu'il y a là une tâche politique à accomplir pour faire avancer ce dossier au niveau européen", a déclaré le président Colpaert.
Fedagrim étant une fédération belge, le président s'intéresse également à la Wallonie. "En Flandre, nous avons déjà suffisamment affiné les questions relatives à l'azote avec la réglementation sur les étables expérimentales et la mise en place d'un cadre juridique stable. Mais en Wallonie aussi, il y a encore des points qui peuvent être améliorés en termes de politique. Nous insistons par exemple sur une éco-réglementation concrète concernant l'utilisation de produits phytosanitaires et d'engrais. De même, nous demandons la promotion de techniques mécaniques permettant de lutter contre l'érosion. De cette manière, nous pourrons utiliser davantage de terres agricoles".
Fedagrim, en tant que fédération du secteur de l'équipement agricole, souhaite également parvenir à un déploiement réfléchi des machines agricoles. Selon le président de Fedagrim, il y a actuellement un manque de connaissances dans la politique relative à ces machines. L'autorisation de véhicules agricoles plus larges améliorera la qualité du sol. Nous voulons assurer la sécurité en adoucissant les routes agricoles, ce qui éliminera le trafic routier normal. Dans les pays voisins, la largeur des véhicules agricoles n'est plus un problème depuis longtemps. En Belgique, c'est encore le cas et, selon le président, cela est dû à un manque de connaissances. Il plaide donc pour que la politique fasse appel à l'expertise présente au sein de la fédération et de ses membres. Par exemple, Fedagrim préconise également une simplification administrative en supprimant l'inspection lors de la mise en service des véhicules agricoles, de la même manière qu'elle n'est plus nécessaire pour les voitures particulières. Inspectez, selon Fedagrim, les équipements plus anciens lorsqu'ils changent de propriétaire. Après tout, c'est là que le risque est le plus grand. Dans le secteur des jardins et des espaces verts, Fedagrim souhaite promouvoir un "indice de réparation" pour le matériel de jardinage au niveau européen et préconise en même temps une réduction de la TVA sur les réparations de matériel de jardinage électrique. Cela pourrait conduire à une transition des machines professionnelles d'entretien des espaces publics fonctionnant aux énergies fossiles vers des machines électriques et peu bruyantes pour ce même entretien.